Les élèves de notre école suivent dans le cadre du parcours artistique et culturel, des actions centrées sur le patrimoine. En cette 3° année du cycle débuté en 2016, ils explorent le domaine de l’architecture et de la photographie.
Il va s’agir pour les élèves de cycle 3 notamment, de lire leur environnement proche, bâti et paysager, pour percevoir au travers de ses transformations, les évolutions de la cité dans laquelle elles ont émergé.
Le projet invitera directement les enfants à y être acteurs quand sa finalité réside dans la construction d’un bâtiment à caractère social, éducatif, artistique…réalisé à l’échelle d’une maquette.
Des observations liées aux bâtiments, au jardin se feront dans la fréquentation avec des lieux qui ont marqué la ville d’Arles de leurs empreintes architecturales. Pour appréhender les différents aspects de la question, les enfants étudieront aussi le changement imputé au site des ateliers SNCF depuis son émergence au 20° siècle jusqu’à sa mutation en 2019. La reconstitution de son histoire à partir de la visite du site et avec le support de la reproduction du projet actuellement en construction, via des maquettes, sera le premier point fort donné à l’action.
Pour y parvenir, un étayage prévu par le partenaire : la Fondation Luma sous forme de diaporamas, d’œuvres architecturales est actuellement proposé en classe par les 2 enseignantes.
Un accompagnement réalisé par une médiatrice culturelle attachée à la Fondation, puis d’artistes associés au projet à l’initiative toujours de la fondation viendra structurer les différentes étapes de l’action.
Les apprentis bâtisseurs auront la responsabilité de présenter leurs réalisations lors d’une journée évènement à la mi-mai, aux ateliers.
Le challenge est de taille ! Si des moyens sont nécessaires pour animer la curiosité des élèves et décupler leur imagination créative, le respect du cahier des charges convoque également leurs compétences à différents niveaux.
Passer de la
conception parfois imagée, utopique à la construction possible
nécessite d’évaluer les différents niveaux de difficultés donc
être en capacité de mettre à distance ses idées pour les
confronter au principe de faisabilité. Penser l’utilisation des
matériaux en fonction de l’usage qui sera donné au bâti paysager
ou architectural contraint à un travail de recherche sur les
matériaux. Les savoirs numériques, géométriques font sens quand
dans l’élaboration d’un plan, dans le changement d’échelle,
la précision dans la mesure est exigée.
L’esthétique conduit leur déambulation dans les différents édifices construits au 20 et 21° siècle grâce à la toile. C’est à-là l’occasion pour les enfants d’acquérir une culture commune relative à l’architecture.
Parallèlement, en équipe d’école, nous avons fait le choix de croiser cette problématique avec celle de la photographie. Si notre ville d’Arles organise un festival de renommée internationale, il nous a paru évident d’ouvrir vos enfants à ses différents volets.
Si l’aspect technique est à considérer dans son étude, nous avons pris le parti de convoquer cet art de l’image, pour rendre compte du changement de paradigme d’un bâtiment selon qu’il est exposé sous le regard d’un architecte ou d’un photographe. Les élèves du cycle 3 auront donc l’opportunité d’approcher la photographie grâce à l’intervention d’un artiste photographe. Il sera en immersion dans notre école pour accompagner les 3 classes de cycle 3, fin avril.
La classe se transforme donc en laboratoire certains après-midis. Les savoirs architecturaux et paysagers en place commencent à faire émerger des idées de structures.
Le visionnage des diaporamas permet aux enfants de collecter des matériaux dont ils gardent la trace sous forme d’ébauches, de croquis qui laissent entrevoir là une arche, là un enchevêtrement de lignes courbes, rectilignes. Ces fragments que chaque enfant capitalise consciencieusement sera peut-être reproduit sur le futur édifice. Les choix se feront en équipe de projets. En effet, les enfants vont être amenés à se regrouper pour travailler la finalité d’un projet en fonction de l’orientation qu’ils auront d’abord choisie : de quel bâti va-t-il être question ? Paysager, architectural ? pour quelle fonction ? Donc vers quel public ?
Quels choix dans la représentation ? Pour équilibrer la structure, pour répondre aux codes esthétiques ? pour insérer la construction dans un environnement existant ?
Autrement dit
la composition des groupes sera tributaire de la nature des projets
envisagés.
Si nous en sommes encore aux prémices, les enfants
avancent seuls pour très vite, dès la 2° semaine de mars,
cheminer ensemble parce que la réussite du projet est tributaire de
l’engagement de chacun.
Un projet vincentien en somme.
A bientôt pour le prochain épisode…